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Histoire du prince Ahmed, et de la fée Pari-Banou

Pour l’accompagner enfin, elle lui donna vingt cavaliers bien, montés et bien équipés. Quand tout fut prêt, le prince Ahmed prit congé de la fée en l’embrassant et en renouvelant la promesse de revenir incessamment. On lui amena le cheval qu’elle lui avait fait tenir prêt : outre qu’il était richement harnaché, il était aussi plus beau et de plus grand prix qu’aucun qu’il y eut dans les écuries du sultan des Indes. Il le monta de bonne grâce, au grand plaisir de la fée ; et après lui avoir donné le dernier adieu, il partit.
Comme le chemin qui conduisait à la capitale des Indes n’était pas long, le prince Ahmed mit peu de temps à y arriver. Dès qu’il y entra, le peuple, joyeux de le revoir, le reçut avec acclamation ; et la plupart se détachèrent et l’accompagnèrent en foule jusqu’à l’appartement du sultan. Le sultan le reçut et l’embrassa avec une grande joie, en se plaignant néanmoins d’une manière qui parait de sa tendresse paternelle, de l’affliction où une longue absence l’avait jeté.
« Cette absence, ajouta-t-il, m’a été d’autant plus douloureuse, qu’après ce que le sort avait décidé à votre désavantage en faveur du prince Ali, votre frère, j’avois lieu de craindre que vous ne vous fussiez porté à quelqu’action de désespoir. »
« Sire, reprit le prince Ahmed, je laisse à considérer à votre Majesté si après avoir perdu la princesse Nourounnihar, qui avait été l’unique objet de mes souhaits, je pouvais me résoudre à être témoin du bonheur du prince Ali. Si j’eusse été capable d’une indignité de cette nature, qu’eût-on pensé de mon amour à la cour et à la ville, et qu’en eût pensé votre Majesté elle-même ? L’amour est une passion qu’on n’abandonne pas quand on le veut : elle domine, elle maîtrise, et ne donne pas le temps à un véritable amant de faire usage de sa raison. Votre Majesté sait qu’en tirant ma flèche, il m’arriva une chose si extraordinaire, que jamais elle n’est arrivée à personne : savoir, qu’il ne fut pas possible de trouver la flèche que j’avois tirée, quoique dans une plaine aussi unie et aussi dégagée que celle des exercices de chevaux ; ce qui fit que je perdis un bien dont la possession n’était pas moins due à mon amour, qu’elle l’était aux princes mes frères. Vaincu par le caprice du sort, je ne perdis pas le temps en des plaintes inutiles. Pour satisfaire mon esprit inquiet sur cette aventure que je ne comprenais pas, je m’éloignai de mes gens sans qu’ils s’en aperçussent, et je retournai seul sur le lieu pour chercher ma flèche. Je la cherchai en-deçà, au-delà, à droite, à gauche de l’endroit où je savais que celles du prince Houssain et du prince Ali avoient été ramassées, et où il me semblait que la mienne devait être tombée ; mais la peine que je pris fut inutile. Je ne me rebutai pas, je poursuivis ma recherche, en continuant de marcher en avant sur le terrain, à peu près en droite ligne où je m’imaginais qu’elle pouvait être tombée. J’avois déjà fait plus d’une lieue, toujours en jetant les yeux de côté et d’autre, et même en me détournant de temps en temps pour aller reconnaître la moindre chose qui me donnait l’idée d’une flèche, quand je fis réflexion qu’il n’était pas possible que la mienne fût venue si loin : je m’arrêtai, et je me demandai à moi-même si j’avois perdu l’esprit, et si j’étais dépourvu de bon sens au point de me flatter d’avoir la force de pousser une flèche à une si longue distance, qu’aucun de nos héros les plus anciens et les plus renommés par leur force, n’avait jamais eue. Je fis ce raisonnement, et j’étais prêt à abandonner mon entreprise ; mais quand je voulus exécuter ma résolution, je me sentis entraîné comme malgré moi ; et après avoir marché quatre lieues, jusqu’où la plaine est terminée par des rochers, j’aperçus une flèche ; je courus, je la ramassai, et je reconnus que c’était celle que j’avois tirée, mais qui n’avait pas été trouvée ni dans le lieu, ni dans le temps qu’il le fallait. Ainsi, bien loin de penser que votre Majesté m’eût fait une injustice en prononçant pour le prince Ali, j’interprétai ce qui m’était arrivé tout autrement, et je ne doutai pas qu’en cela il n’y eût un mystère à mon avantage, sur lequel je ne devais rien oublier pour en avoir l’éclaircissement ; et j’eus cet éclaircissement sans m’éloigner trop de l’endroit ; mais c’est un autre mystère sur lequel je supplie votre Majesté de ne pas trouver mauvais que je demeure dans le silence, et de se contenter d’apprendre par ma bouche, que je suis heureux et content de mon bonheur. Au milieu de ce bonheur, comme la seule chose qui le troublait, et qui était capable de le troubler, était l’inquiétude où je ne doutais pas que votre Majesté ne fût au sujet de ce que je pouvais être devenu depuis que j’ai disparu, et que je me suis éloigné de la cour, j’ai cru qu’il était de mon devoir de venir vous en délivrer, et je n’ai pas voulu y manquer. Voilà le motif unique qui m’amène. La seule grâce que je demande à votre Majesté, c’est de me permettre de venir de temps en temps lui rendre mes respects, et apprendre des nouvelles de l’état de sa santé. »
« Mon fils, répondit le sultan des Indes, je ne puis vous refuser la permission que vous me demandez ; j’aurais beaucoup mieux aimé néanmoins que vous eussiez pu vous résoudre à demeurer auprès de moi. Apprenez-moi au moins où je pourrais avoir de vos nouvelles toutes les fois que vous pourriez manquer à venir m’en apprendre vous-même, ou que votre présence serait nécessaire. »
« Sire, repartit le prince Ahmed, ce que votre Majesté me demande, fait partie du mystère dont je lui ai parlé ; je la supplie de vouloir bien que je garde aussi le silence sur ce point : je me rendrai si fréquemment à mon devoir, que je crains plutôt de me rendre importun, que de lui donner lieu de m’accuser de négligence, quand ma présence sera nécessaire. »
Le sultan des Indes ne pressa pas davantage le prince Ahmed sur cet article ; il lui dit :
« Mon fils, je ne veux pas pénétrer plus avant dans votre secret, je vous en laisse le maître entièrement, pour vous dire que vous ne pouviez me faire un plus grand plaisir que de venir me rendre, par votre présence, la joie dont je n’avois pas été susceptible depuis si longtemps, et que vous serez le bien venu toutes les fois que vous pourrez venir, sans préjudice de vos occupations ou de vos plaisirs. »
Le prince Ahmed ne demeura pas plus de trois jours à la cour du sultan son père, il en partit le quatrième de bon matin ; et la fée Pari-Banou le revit avec d’autant plus de joie, qu’elle ne s’attendait pas qu’il dût revenir sitôt ; et sa diligence fit qu’elle se condamna elle-même, de l’avoir soupçonné capable de manquer à la fidélité qu’il lui devait, et qu’il lui a voit promise si solennellement. Elle ne dissimula pas au prince ; elle lui avoua franchement sa faiblesse, et lui en demanda pardon. Alors l’union des deux amans fut si parfaite, que ce que l’un voulait, l’autre le voulait de même.
Un mois après le retour du prince Ahmed, comme la fée Pari-Banou eut remarqué que depuis ce temps-là, ce prince qui n’avait pas manqué de lui faire le récit de son voyage et de lui parler de l’entretien qu’il avait eu avec le sultan son père, dans lequel il lui avait demandé la permission de venir le voir de temps en temps ; que ce prince, dis-je, ne lui avait parlé du sultan non plus que s’il n’eût pas été au monde, au lieu qu’auparavant il lui en parlait si souvent, elle jugea qu’il s’en abstenait par la considération qu’il avait pour elle. De là elle prit occasion un jour de lui tenir ce discours :
« Prince, dites-moi, avez-vous mis le sultan votre père en oubli ? Ne vous souvenez-vous plus de la promesse que vous lui avez faite, d’aller le voir de temps en temps ? Pour moi, je n’ai pas oublié ce que vous m’en avez dit à votre retour, et je vous en fais souvenir, afin que vous n’attendiez pas plus longtemps à vous acquitter de votre promesse pour la première fois. »
« Madame, reprit le prince Ahmed, sur le même ton enjoué que la fée, comme je ne me sens pas coupable de l’oubli dont vous me parlez, j’aime mieux souffrir le reproche que vous me faites, sans l’avoir mérité, que de m’être exposé à un refus, en vous marquant à contre-temps de l’empressement pour obtenir une chose qui eût pu vous faire de la peine à me l’accorder. »
« Prince, lui dit la fée, je ne veux pas que vous ayez davantage de ces égards pour moi ; et afin que semblable chose n’arrive plus, puisqu’il y a un mois que vous n’avez vu le sultan des Indes votre père, il me semble que vous ne devez pas mettre entre les visites que vous aurez à lui rendre un plus long intervalle que d’un mois. Commencez donc dès demain, et continuez de même de mois en mois, sans qu’il soit besoin que vous m’en parliez, ou que vous attendiez que je vous en parle, j’y consens très-volontiers. »
Le prince Ahmed partit le lendemain avec la même suite, mais plus leste, et lui-même monté, équipé et habillé plus magnifiquement que la première fois ; et il fut reçu par le sultan avec la même joie et avec la même satisfaction. Il continua plusieurs mois à lui rendre visite, et toujours dans un équipage plus riche et plus éclatant.
À la fin, quelques visirs, favoris du sultan, qui jugèrent de la grandeur et de la puissance du prince Ahmed, par les échantillons qu’il en faisait paraître, abusèrent de la liberté que le sultan leur donnait de lui parler, pour lui faire naître de l’ombrage contre lui. Ils lui représentèrent qu’il était de la bonne prudence qu’il sût où le prince son fils faisait sa retraite, d’où il prenait de quoi faire une si grande dépense, lui à qui il n’avait assigné ni apanage, ni revenu fixe, qui semblait ne venir à la cour que pour le braver en affectant de faire voir qu’il n’avait pas besoin de ses libéralités pour vivre en prince ; et qu’enfin il était à craindre qu’il ne fît soulever les peuples pour attenter à le détrôner.
Le sultan des Indes, qui était bien éloigné de penser que le prince Ahmed fût capable de former un dessein aussi criminel que celui que les favoris prétendaient lui faire accroire, leur dit :
« Vous vous moquez : mon fils m’aime, et je suis d’autant plus sûr de sa tendresse et de sa fidélité, et je ne me souviens pas de lui avoir donné le moindre sujet d’être mécontent de moi. »
Sur ces dernières paroles, un des favoris prit occasion de lui dire :
« Sire, quoique votre Majesté, au jugement général des plus sensés, n’ait pu prendre un meilleur parti, que celui qu’elle a pris pour mettre d’accord les trois princes au sujet du mariage de la princesse Nourounnihar, qui sait si le prince Ahmed s’est soumis à la décision du sort avec la même résignation que le prince Houssain ? Ne peut-il pas s’être imaginé qu’il la méritait seul, et que votre Majesté, au lieu de la lui accorder préférablement à ses aînés, lui a fait une injustice en remettant la chose à ce qui en serait décidé par le sort ?
 » Votre Majesté peut dire, ajouta le malicieux favori, que le prince Ahmed ne donne aucune marque de mécontentement, que nos frayeurs sont vaines, que nous nous alarmons trop facilement, et que nous avons tort de lui suggérer des soupçons de cette nature contre un prince de son sang, qui peut-être n’ont pas de fondement ; mais, Sire, poursuivit le favori, peut-être aussi que ces soupçons sont bien fondés. Votre Majesté n’ignore pas que dans une affaire aussi délicate et aussi importante, il faut s’attacher au parti le plus sûr ; qu’elle considère que la dissimulation de la part du prince peut l’amuser et la tromper, et que le danger est d’autant plus à craindre, qu’il ne paraît pas que le prince Ahmed soit fort éloigné de sa capitale. En effet, si elle y a fait la même attention que nous, elle a pu observer que toutes les fois qu’il arrive, lui et ses gens sont frais, leurs habillements et les housses des chevaux, avec leurs ornemens, ont le même éclat que s’ils ne faisaient que de sortir de la main de l’ouvrier. Leurs chevaux mêmes ne sont pas plus harassés que s’ils ne venaient que de la promenade. Ces marques du voisinage du prince Ahmed sont si évidentes, que nous croirions manquer à notre devoir, si nous ne lui en faisions notre humble remontrance, afin que pour sa propre conservation, et pour le bien de ses états, elle y ait tel égard qu’elle jugera a propos. »
Quand le favori eut achevé ce long discours, le sultan, en mettant fin à l’entretien, dit :
« Quoi qu’il en soit, je ne crois pas que mon fils Ahmed soit aussi méchant que vous voulez me le persuader ; je ne laisse pas néanmoins de vous être obligé de vos conseils, et je ne doute pas que vous ne me les donniez avec bonne intention. »
Le sultan des Indes parla de la sorte à ses favoris, sans leur faire connaître que leurs discours eussent fait impression sur son esprit. Il ne laissa pas néanmoins d’en être alarmé, et il résolut de faire observer les démarches du prince Ahmed, sans en donner connaissance à son grand visir. Il fit venir la magicienne, qui fut introduite par une porte secrète du palais, et amenée jusque dans son cabinet. Il lui dit :
« Tu m’as dit la vérité, quand tu m’as assuré que mon fils Ahmed n’était pas mort, et je t’en ai obligation ; il faut que tu me fasses un autre plaisir. Depuis que je l’ai retrouvé, et qu’il vient à ma cour, de mois en mois, je n’ai pu obtenir de lui qu’il m’apprît en quel lieu il s’est établi ; et je n’ai pas voulu le gêner pour lui tirer son secret malgré lui ; mais je te crois assez habile pour faire en sorte que ma curiosité soit satisfaite, sans que ni lui, ni personne de ma cour en sache rien. Tu sais qu’il est ici ; et comme il a coutume de s’en retourner sans prendre congé de moi, non plus que d’aucun de ma cour, ne perds pas de temps, va dès aujourd’hui sur son chemin, et observe-le si bien, que tu saches où il se retire, et que tu m’en apportes la réponse. »
En sortant du palais du sultan, comme la magicienne avait appris en quel endroit le prince Ahmed avait trouvé sa flèche, dès l’heure même elle y alla, et elle se cacha près des rochers, de manière qu’elle ne pouvait pas être aperçue.
Le lendemain, le prince Ahmed partit dès la pointe du jour, sans avoir pris congé ni du sultan, ni d’aucun courtisan, selon sa coutume. La magicienne le vit venir : elle le conduisit des yeux jusqu’à ce qu’elle le perdît de vue lui et sa suite.
Comme les rochers formaient une barrière insurmontable aux mortels, soit à pied, soit à cheval, tant ils étaient escarpés, la magicienne jugea, de deux choses l’une, ou que le prince se retirait dans une caverne, ou dans quelque lieu souterrain où des génies et des fées faisaient leur demeure. Quand elle eut jugé que le prince et ses gens devaient avoir disparu et être rentrés dans la caverne ou dans le souterrain, elle sortit du lieu où elle s’était cachée, et alla droit à l’enfoncement où elle les avait vus entrer ; elle y entra, et en avançant jusqu’où il se terminait par plusieurs détours, elle regarda de tous les côtés, en allant et en revenant plusieurs fois sur ses pas. Mais nonobstant sa diligence, elle n’aperçut aucune ouverture de caverne, non plus que la porte de fer qui n’avait pas échappé à la recherche du prince Ahmed ; c’est que cette porte était apparente pour les hommes seulement, et particulièrement pour certains hommes dont la présence pouvait être agréable à la fée Pari-Banou, et nullement pour les femmes.
La magicienne qui vit que la peine qu’elle se donnait était inutile, fut obligée de se contenter de la découverte qu’elle venait de faire. Elle revint en rendre compte au sultan ; et en achevant de lui faire la récit de ses démarches, elle ajouta :
« Sire, comme votre Majesté peut le comprendre après ce que je viens d’avoir l’honneur de lui marquer, il ne me sera pas difficile de lui donner toute la satisfaction qu’elle peut désirer touchant la conduite du prince Ahmed. Je ne lui dirai pas dès-à-présent ce que j’en pense : j’aime mieux le lui faire connaître de manière qu’elle ne puisse pas en douter. Pour y parvenir, je ne lui demande que du temps et de la patience, avec la permission de me laisser faire, sans s’informer des moyens dont j’ai besoin de me servir. »
Le sultan prit en bonne part les mesures que la magicienne prenait avec lui. Il lui dit :
« Tu es la maitresse, vas, et fais comme tu le jugeras à propos, j’attendrai avec patience l’effet de tes promesses. »
Et afin de l’encourager, il lui fit présent d’un diamant d’un très-grand prix, en lui disant que c’était en attendant qu’il la récompensât pleinement quand elle aurait achevé de lui rendre le service important dont il se reposait sur son habileté.
Comme le prince Ahmed, depuis qu’il avait obtenu de la fée Pari-Banou la permission d’aller faire sa cour au sultan des Indes, n’avait pas manqué d’être régulier à s’en acquitter une fois le mois, la magicienne qui ne l’ignorait pas, attendit que le mois qui courait fût achevé. Un jour ou deux avant qu’il finît, elle ne manqua pas de se rendre au pied des rochers, à l’endroit où elle avait perdu de vue le prince et ses gens, et elle attendit là dans l’intention d’exécuter le projet qu’elle avait imaginé.
Dès le lendemain le prince Ahmed sortit à son ordinaire par la porte de fer, avec la même suite qui avait coutume de l’accompagner, et il arriva près de la magicienne qu’il ne connaissait pas pour ce qu’elle était. Comme il eut aperçu qu’elle était couchée, la tête appuyée sur le roc, et qu’elle se plaignait comme une personne qui souffrait beaucoup, la compassion fit qu’il se détourna pour s’approcher d’elle, et qu’il lui demanda quel était son mal, et ce qu’il pouvait faire pour la soulager ?
La magicienne artificieuse, sans lever la tête, en regardant le prince d’une manière à augmenter la compassion dont il était déjà touché, répondit par des paroles entrecoupées, et comme pouvant à peine respirer, qu’elle était partie de chez elle pour aller à la ville, et que dans le chemin elle avait été attaquée d’une fièvre violente, que les forces à la fin lui avoient manqué, et qu’elle avait été contrainte de s’arrêter, et de demeurer dans l’état où il la voyait, dans un lieu éloigné de toute habitation, et par conséquent sans espérance d’être secourue.
« Bonne femme, reprit le prince Ahmed, vous n’êtes pas si éloignée du secours dont vous avez besoin que vous le croyez : je suis prêt à vous le faire éprouver, et à vous mettre fort près d’ici dans un lieu où on aura pour vous, non-seulement tout le soin possible, mais même où vous trouverez une prompte guérison. Pour cela, vous n’avez qu’à vous lever, et qu’à souffrir qu’un de mes gens vous prenne en croupe. »

Le conte suivant : Histoire des deux sœurs jalouses de leur cadette